Face aux reports successifs, l’association AMORCE appelle à un accord immédiat pour mettre en place une véritable filière de collecte et de recyclage des déchets du bâtiment. Les collectivités locales, déjà surchargées, tirent la sonnette d’alarme.
Au printemps dernier, le gouvernement annonçait un moratoire de trois mois sur la mise en œuvre de la filière de collecte et de recyclage des déchets du bâtiment. Mais fin juillet, la décision est tombée : les discussions se poursuivront au moins jusqu’à fin 2026, voire 2027. Une perspective jugée inacceptable par AMORCE, qui rappelle que la loi AGEC prévoyait une éco-contribution sur les matériaux afin de financer ce dispositif.
En l’absence de filière opérationnelle, ce sont les collectivités qui continuent de supporter seules la gestion de millions de tonnes de déchets professionnels. Cette situation entraîne plusieurs conséquences, des déchetteries saturées aux délais de paiement imposés par certains éco-organismes, en passant par les dépôts sauvages en hausse. Résultat : ce sont les contribuables locaux qui financent une grande partie des déchets produits par les entreprises du BTP.
Pour AMORCE, il est urgent que le gouvernement débloque la situation d’ici fin septembre. L’objectif est double : stabiliser le modèle économique des éco-organismes et donner de la visibilité aux metteurs sur le marché sur leurs contributions. L’association insiste aussi sur la nécessité d’offrir des solutions simples et gratuites de collecte, aussi bien pour les professionnels que pour les ménages. Cela permettrait de réduire les dépôts sauvages et de favoriser le réemploi et le recyclage.
Après 20 ans d’attente, la mise en place d’une filière dédiée aux déchets du bâtiment est considérée comme une urgence environnementale, économique et sociale. AMORCE affirme que les trois mois de consultations ont permis de trancher la majorité des points de blocage et propose de prolonger les discussions en septembre pour finaliser un compromis équilibré. Mais le message est clair : reporter encore serait une faute politique et écologique.