La fiabilité du diagnostic de performance énergétique (DPE) continue de faire débat. Dans une question écrite publiée au Journal officiel le 29 avril 2025, la députée Delphine Lingemann (Puy-de-Dôme, Les Démocrates) interpelle le gouvernement sur un biais structurel du DPE qui pénaliserait les logements chauffés à l’électricité.
Depuis sa réforme, le DPE est devenu un document essentiel dans les ventes et locations de logements. Il renseigne sur le niveau d’efficacité énergétique d’un logement et détermine parfois même sa mise sur le marché. Mais pour Mme Lingemann, l’outil présente encore des incohérences majeures. Elle dénonce notamment l’impact du coefficient d’énergie primaire appliqué à l’électricité (fixé à 2,3 en France), qui pénalise de nombreux logements malgré leur recours à une énergie faiblement carbonée.
La députée souligne une contradiction importante : un logement chauffé à l’électricité peut être classé F ou G (passoire énergétique), alors qu’un bien chauffé au gaz – pourtant plus émetteur de CO₂ – obtiendrait un meilleur classement au DPE. Ce paradoxe va, selon elle, à l’encontre des objectifs de la loi Climat, qui vise à réduire l’impact carbone du parc immobilier français.
Mme Lingemann demande donc à la ministre du Logement si une révision du coefficient appliqué à l’électricité est prévue. Elle s’appuie à cet effet sur les recommandations européennes, qui fixent ce coefficient à 1,9 et estime qu’une mise à jour permettrait de sortir un million de logements du statut de passoire thermique. L’urgence d’une telle mesure ne saurait être démontrée, surtout dans un contexte tendu de crise du logement.